Cette scène se déroule au mois de septembre de l’année 2017.
Devant un couché de soleil, une poule et un philosophe discutent.
La nuit tombe, il y a dans le jardin, entre la tomate rougissante et le thym verdoyant, une luciole.
La poule désire le ver, le philosophe l’envie.
Il y a nécessité, pour les deux êtres, de tomber sur un accord philosophico-physiologique.
La question naît: peut-on manger un concept? Doit-on faire tout un plat de la vie? Une chaise peut-elle être le
commencement d’une histoire? Ou à fortiori -mince, la poule ne comprends pas ce mot, alors elle sort discrétement son
smartphone et googelise sa définition- à fortiori, donc, la vie n’est-elle pas le théâtre de la vie elle-même?
En arrière plan, un amas de vie, plus précisément des humains, plus précisément une somme définie d’humain
regardent la scène.
Cette somme définie d’humain décide de s’organiser en groupe, non pas comme une société, mais comme une
compagnie.
Appelons cela une compagnie, plus précisément une compagnie qui décide, ensemble, dans un élan de collectivité,
dans une lueur d’innocence, de fléchir le vide en avant. Ils appliquent pour cela une méthode simple: faire une torsion de
côté.
Ils ont l’espoir de la luciole qui, intéressée par les questions contemporaines, décide de luire, comme une sorte de
cantatrice lyrique et idiote.
La somme définie d’humain, décident, eux, de produire un théâtre en images kaleïdoscopiques, et de répondre à ces
questions du quotidien, de donner la part belle à la chaise, au ver, à la poule et au philosophe.
Chiffoner par les sales affaires du monde, la cie puise dans le réel, dans sa banalité et sa précarité pour en extraire des
formes artistiques aux mille contours. Elle traite et transforme le quotidien, le slogan de BFM TV en un fait
extraordinaire, en un théâtre surréaliste ou en une problématique universelle.
Car il y a toujours une lueur d’innocence dans les yeux des tueurs de vers luisants.