La Maraude plonge profondément ses racines dans ce formidable répertoire de chansons, qui nous vient de toutes les régions de France et du Québec. Il leur vient des anciens bien sûr, mais le groupe se l’approprie totalement pour le vêtir de polyphonies, de rythmes d’aujourd’hui, de couplets rajoutés ou réécrits. Parfois même, La Maraude compose textes et musiques, mais en s’inscrivant toujours dans l’esthétique de la musique modale qui leur est chère et en respectant les carrures qui permettent aux danseurs de bal folk de pouvoir danser sur leurs chansons si l’occasion se présente. La Maraude aime reprendre à son compte la phrase du compositeur Gustav Mahler :
« La tradition, c’est entretenir la flamme et non adorer les cendres ». La Maraude fait une musique d’aujourd’hui, dans une esthétique de « musique actuelle », utilisant les micros comme des instruments à part entière, loin du chant de plein-air ou de veillée au coin du feu des anciens.
La tradition orale francophone présente très peu d’exemples de percussions faites avec la bouche, mais La Maraude prend plaisir à utiliser le Human-Beat-Box, issu du mouvement hip-hop. Elle ne connaît pas la polyphonie. Pourtant, sans scrupule, La Maraude aime chanter à plusieurs voix et ne s’en prive pas !
Les deux axes majeurs du trio : la voix chantée et la voix rythmée, alliées à l’énergie que dégage le trio, permet aux enfants de passer au delà de leurs a-priori sur la musique traditionnelle ou sur le hip-hop, pour s’impliquer totalement dans le plaisir d’utiliser leurs voix, sous toutes les formes.
Les enfants, comme les adultes, comprennent très rapidement que le trio ne défend pas telle ou telle esthétique mais avant tout la convivialité, l’énergie et la joie de chanter ensemble.
Enfin, nourris à la pratique du chant traditionnel « à répondre » et désireux de partager avec le jeune public des moments de grande complicité, La Maraude fait le pari de faire chanter les enfants. Toujours à l’écoute de leurs réactions, le trio n’a encore jamais rencontré de jeune public qui n’ait pas pris de plaisir à chanter avec eux, timidement ou à gorge déployée, ce répertoire fédérateur et joyeux.